Bibliographie
Guy Boissard a écrit plusieurs livres consacrés à la foi catholique et à Charles Journet.
CHARLES JOURNET
Ma vie a été marquée par mes rencontres avec l'abbé Charles Journet devenu cardinal en 1965. J'ai eu le bonheur de suivre les cours qu'il donnait à Genève. Il savait parler de la foi catholique avec une profonde conviction. A l'entendre, on était amené à dépasser nos préjugés et notre vision trop superficielle de l'Église pour découvrir toute sa richesse spirituelle.
Un jour que je déplorais avec un ami le fait que personne n'avait encore rédigé une biographie complète de Charles Journet, il me fut répondu : "pourquoi ne le ferais-tu pas toi-même ?" A quelques semaines de ma retraite professionnelle, je décidai de relever ce défi et me mis sans tarder au travail. Par la suite, je m'efforce de faire connaître la personne, la pensé théologique et la spiritualité de ce grand ami de Dieu.
Charles Journet, 1891-1975, biographie
La vie d'une des plus grandes figures spirituelles et intellectuelles du XXe siècle : homme clé du Concile œcuménique Vatican II, il défend les droits de l'homme de façon courageuse lors de la Deuxième Guerre mondiale. Ses prises de position, son parcours spirituel mais aussi sa vie au quotidien sont enfin accessibles au grand public suisse et français, avec la préface du cardinal Georges Cottier, théologien émérite de la Maison pontificale.
Extrait de la préface du Cardinal Georges Cottier
Recensions, articles de presse
L'enseignement de Charles Journet : une théologie en lien avec l'actualité (extrait)
Charles Journet et le concile Vatican II (extrait)
(édition Salvator, 2008, 640 pages, ISBN : 978-2-7067-0538-0)
Charles Journet et Nova & Vetera, catalogue de l'exposition
Reprenant l'itinéraire de l'exposition « Charles Journet et Nova & Vetera », ce livre évoque les amitiés, les événements, aussi bien ecclésiaux que politiques, qui constituèrent le creuset dans lequel a progressivement pris forme la pensée de l'abbé Journet. Fribourg et Genève, l'enseignement au Grand Séminaire, la direction spirituelle et la prédication de retraites formèrent durant quarante ans l'horizon intellectuel et spirituel de son ministère sacerdotal. C'est dans cet univers que naquit Nova et Vetera ; le rayonnement de son fondateur, sa sensibilité à la beauté, à l'art, à la poésie, attireront la collaboration des plus grands noms de la culture européenne.
Théologien thomiste, pasteur d'âme, poète de Dieu : qui fut d'abord Charles Journet ? En cinq tableaux, ce livre essaie de saisir dans son unité profonde cette personnalité, qui a été admirablement dépeinte par la sœur de Raïssa Maritain : « Agneau aux yeux bleus – poussière impossible, diamants lumineux – tête dure, serrée comme la vérité, douceur des anges, tendresse implacable, goutte d'eau qui creuse les rocs, imprenable, paisible, tranquille. »
(édition Ad Solem, 2007, 83 pages, ISBN : 978-2884820998)
Une grande amitié, Charles Journet et Jacques Maritain
Il y a entre Charles Journet et Jacques Maritain une affinité naturelle et une vocation commune : Dieu et la vérité. Attachés à la beauté de Dieu et au déploiement de la vérité, l'un voué à la consécration de son ministère pastoral, l'autre à l'intelligence de la parole philosophique au milieu de sa petite communauté familiale éprise de vie contemplative, le cardinal Journet et le philosophe Maritain ne se laisseront pas atteindre par les années, la distance et la morgue du monde. De cette amitié discrète éprise du silence de Dieu, du jardin fécond des échanges épistolaires, des rencontres spirituelles et théologiques et du rien de la vie qui élève l'homme à sa dimension divine, il reste des mots forts et lumineux, des fruits qui demeurent et des sentiers de vie à travers lesquels nous conduit ce livre, pas à pas dans la rumeur des années.
Extrait de la préface de Nathalie Nabert
(édition Ad Solem, 2006, 109 pages, ISBN : 978-2884820882)
Quelle neutralité face à l'horreur, le courage de Charles Journet
Le lecteur d'aujourd'hui sera frappé de l'actualité de cette histoire vieille cependant de quelque soixante ans. Elle révèle la prescience du théologien suisse qui anticipe sur l'évolution des esprits et se découvre notre contemporain par sa façon de poser les questions comme d'y répondre. Cette actualité éclate d'abord à propos de la conduite des autorités helvétiques pendant la guerre. Pour Charles Journet, quelque justifiée qu'elle puisse être par les circonstances et le souci de tenir la Suisse à l'écart du conflit, la neutralité diplomatique ne saurait induire une neutralité morale : elle ne peut prescrire le devoir impérieux de condamner le mal. C'est déjà notre débat actuel sur le devoir d'ingérence et sur la responsabilité des gouvernements et de la communauté mondiale à l'égard des crimes contre l'humanité et des violations des droits de l'homme.
Mêmes réflexions pour la conscience chrétienne et l'Église catholique. Les démêlés de l'abbé Journet avec son évêque, leur désaccord profond illustrent le décalage des points de vue : ils tiennent deux langages trop différents pour se comprendre. La compréhension de leur différent éclaire la controverse, si vive aujourd'hui, sur le silence de Pie XII. Ce n'est pas seulement que nous serions aujourd'hui mieux informés sur les crimes du IIIème Reich et davantage instruits de la perversité de son idéologie : dans un chapitre qui est un exemple d'érudition objective Guy Boissard établit de façon irréfutable que, si l'on ne connaissait pas dans le détail l'atrocité de la solution finale, on en savait largement assez à Berne comme à Rome pour ne pas avoir de doute sur la nature du régime et l'étendue de ses forfaits et donc pour le condamner. Mais la crainte des conséquences, l'hésitation sur le devoir de parler, ferment la bouche aux responsables.
A travers ces pages se manifestent la clairvoyance et le courage de ce prêtre et de cet intellectuel. Il lui en a coûté : écartelé entre l'obéissance à l'autorité et sa conscience, il a souffert. L'histoire a donné raison à l'abbé Journet et l'Église a fini par lui rendre justice en l'élevant au cardinalat.
Extrait de la préface de René Rémond
(édition Saint Augustin, 2000, 455 pages, ISBN : 978-2880111793)